On fait la BIS ! Mon pari : créer la Banque d’Industrie du Sénégal en décembre 2024 – BIS SA

Ibrahim Gueye
Photo: Christoph Goettert
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Nous cherchons des actionnaires capables d’investir l’équivalent de 100 euros (65 000,00 FCFA) par mois à partir du 1er décembre 2024.
Un formulaire qui garantit l’anonymat et la sécurité sera mis en ligne à partir du 1er octobre 2024. En Allemagne, la liste vient de démarrer.
Veuillez consulter le site à partir du 1er octobre 2024

Développer l’industrie du Sénégal ne dépend que de notre volonté. Faisons appel à la diaspora et aux Sénégalais de l’extérieur. Pour quelles raisons ? Ils ont le pouvoir d’achat, nombreux d’entre eux virent et investissent régulièrement de l’argent au Sénégal et certains n’attendent que la bonne occasion pour s’acquitter d’une contribution. Certains autres ne se rendent pas compte des montants qu’ils perdent chaque année en jouant régulièrement au loto ou au tiercé. Reste à savoir, s’ils achèteraient des actions d’une banque d’investissement qui inspire confiance. C’est en ce moment que le gouvernement devrait faire un pas vers eux afin qu’ils placent une partie de leurs économies dans une banque telle que la BIS (Banque d’Industrie du Sénégal) sans se priver de leur violon d’Ingres.

Entre les dons et les investissements, il faut choisir !

S’il y avait un championnat international du don, le Sénégalais serait sans doute placé à la première place du podium. Ce n’est pas pour rien que des mendiants quittent les pays voisins pour tenter leur chance dans notre pays. Et si nous investissions une partie de cet argent en actions ? Prenons deux autres exemples : les Sénégalais ont pu rassembler en quelques semaines près de 1000 milliards de Francs CFA pour le Fonds Force Covid-19. Et plus récemment, les membres du parti PASTEF soutenus par la diaspora ont plus fournir en une semaine un trésor de guerre de plus de 800 millions de Francs CFA à leur parti en vue de la préparation de la campagne électorale pour la présidentielle du 24 mars 2024. Les Sénégalais ont fait tous ces dons sachant que c’était à fonds perdus. Quelles sommes sont-ils en mesure d’investir si on leur promettait un retour sur investissement ?

Comment transformer l’essai ? Si le gouvernement du Sénégal contribue à la BIS SA, cette nouvelle banque pourra ouvrir une agence dans trois villes connues pour leur solide écosystème bancaire : à New York pour le continent américain et à Luxembourg-Ville pour le continent européen, et à Dubai pour l’Asie. La BIS SA pourrait encaisser au moins 125 milliards de Franc CFA chaque année. Il suffit juste de fixer le prix de l’action à 100 ,00 euros (65 000,00 Francs CFA) et le proposer aux Sénégalais de l’extérieur.

La BIS SA en ligne

Il n’est nullement nécessaire de louer des bureaux chers. Il suffit tout simplement d’ouvrir une banque en ligne en la présentant correctement sur Internet. Dans le nouveau monde de la finance, toutes les nouvelles banques sont en ligne et dans trente ans, il n’y aura plus de guichet de banque en Europe. Dans ce cas, autant commencer dès le début avec une banque en ligne.

Que faire de cette manne financière ?

Pour avoir une base industrielle solide, il faut créer en cinq ans 3000 PME qui emploient au moins 50 personnes chacune. Ce qui ferait au bas mot 150 000 salariés dans l’industrie. Ce socle devrait pouvoir prendre de l’ampleur d’année en année et représenter une forte classe moyenne qui fait défaut au Sénégal. Dans tous les pays qui se sont développés, c’est la classe moyenne qui tire la consommation vers le haut, gonfle les revenus du fisc et permet à l’Etat d’investir dans l’enseignement, la santé et différentes infrastructures.

Promouvoir les joint-ventures

Afin d’assurer la longévité de ces 3000 PME, il faut qu’elles évoluent avec la recherche et le développement. Ceci ne sera possible qu’en coopération avec les entreprises des pays où l’industrie est soumise à une forte concurrence. La Chine, le Japon, la Corée du Sud, l’Allemagne et Taïwan sont les pays où actuellement, la production industrielle par tête d’habitant est la plus élevée du monde. Ce qui fait que leur marché intérieur est soumis à une forte concurrence. Et qui dit concurrence, dit investissement dans la recherche et le développement ce qui conduit à une croissance économique soutenue et enfin à la création d’emplois.

Investissements étrangers contre investissements de la diaspora

Au 9ème sommet FOCAC 2024 (Sommet du Forum sur la coopération sino-africaine) qui s’est déroulé du 4 au 6 septembre 2024 à Beijing, le président chinois Xi Jinping a promis un soutien financier de 50 milliards de dollars sur trois ans aux chefs d’Etat africains. Ce qui fait en théorie un peu moins d’un milliard de dollars par pays et pour trois ans et environ 333 millions de dollars par année sans oublier que ces investissements dépendront de la taille des pays : Il y aura moins d’investissement en Gambie qu’au Sénégal et plus d’investissement au Nigeria qu’au Sénégal. De surcroît, ces investissements seront surtout des prêts même si le Sénégal a obtenu 27 millions de dollars en don soit 15,8 milliards de Francs CFA. Rappelons que la diaspora sénégalaise vire 1700 milliards de Francs CFA par année au Sénégal. Ces virements qui sont en grande partie sans retour sur investissement sont un non-sens économique qu’il faut faire évoluer vers un investissement productif au plus vite. Si cet investissement était efficace, le Sénégal se serait développé depuis des lustres. Actuellement, notre pays fait partie des 30 pays les plus pauvres du monde. Cette mauvaise posture devrait nous faire réfléchir et changer de braquet.

Le financement et les ressources humaines

On vient de voir que la BIS SA pourrait être financée uniquement grâce à l’apport de la diaspora. Mais celle-ci peut non seulement piloter le projet de cette banque mais encore en fournir le personnel vu les centaines de Sénégalais qui travaillent dans les banques européennes et nord-américaines.

Assurer l’indépendance de la BIS SA

Le nouveau gouvernement sénégalais qui avait promis de faire des appels à candidatures pour certains postes, pourrait profiter d’un tel projet pour s’affranchir de sa promesse de campagne. Une telle décision inspire confiance et pourrait même convaincre d’autres investisseurs des diasporas des pays de l’UEMOA (Union Économique et Monétaire Ouest Africaine) ou de la CEDEAO (Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest) qui investissent surtout dans l’immobilier au Sénégal. Si la confiance règne, rien ne leur empêchera d’acheter des actions de la BIS SA sachant que selon les règles de l’OHADA (Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des Affaires), ils jouissent des mêmes droits.

Un actionnariat de zinzins et de petits porteurs

La BIS SA pourrait aussi être une SAS (société par actions simplifiée). Sachant que les investisseurs seront pour la plupart des petits porteurs qui en général ne s’intéressent qu’aux bénéfices, la banque pourrait leur vendre des actions de préférence et octroyer les actions ordinaires aux investisseurs institutionnels appelés « zinzins » dans le milieu boursier. Pour rendre la banque plus attractive, la banque pourrait proposer des actions à dividendes prioritaire ou supérieur qui accordent à l’actionnaire une meilleure rétribution en contrepartie de sa non-participation au vote des décisions en assemblée générale.

Le potentiel d’investisseurs et d’actionnaires en Europe

En Europe et en Amérique du Nord presque tous les adultes travaillent. Ce qui veut dire statistiquement que chaque adulte peut être considéré comme un investisseur ou actionnaire potentiel contrairement au Sénégal où il y a très peu de salariés. En Europe, même les étudiants travaillent.

Sevrage des tontines au Sénégal

Compte tenu des taux d’intérêt sur l’épargne au Sénégal qui tournent en moyenne autour de 3,5 % au moment de la rédaction de cet article, on se demande pourquoi les tontines sont aussi prisées malgré un taux d’intérêt nul sans compter le taux d’inflation qui grappille une partie des montants redistribués. Ceux qui participent à ces tontines bravent de surcroît tous les risques : perte et vol des mises ou même incendies qui peuvent subvenir malgré toutes les précautions car un incendie peut arriver dans le voisinage et se propager chez la personne qui garde l’argent. Pour les tontines, le cloud n’existe pas. Si les personnes qui créent des tontines avaient plus confiance au secteur bancaire, le secteur privé n’aurait plus de problème de financement. J’en veux pour preuve le scandale financier qui secoue actuellement la loterie nationale LONASE dont les principaux accusés sont soupçonnés de s’être partagés plusieurs milliards de Francs CFA par mois issus des mises que les joueurs ont perdus. Si seulement une partie de ces montants pouvaient être investis dans un Fonds d’investissement, le Sénégal n’aurait plus de problèmes financiers.

Eviter les risques de vol, de virus sur les ordinateurs et les incendies le monde entier sauvegarde ses données dans le cloud.

Sevrage du loto et du tiercé en Europe

Ce qui est valable pour les tontines au Sénégal, l’est aussi en Europe pour les joueurs de loto et de tiercé qui misent des sommes folles chaque année dans l’espoir de devenir millionnaire. Le jour où ils verront le montant des dividendes qui seront versés aux actionnaires de la BIS et qu’ils le compareront aux sommes qu’ils ont perdues au loto et au tiercé, ils changeront sans doute leur fusil d’épaule.

Action comme photo de profil

Fierté oblige! Au siècle dernier, les actionnaires encadraient leurs titres financiers, certains les mettaient sous verre et les exposaient fièrement dans leur salon et leur bureau. Aujourd’hui, les actionnaires de la génération « réseaux sociaux » en feront sans doute leur photo de profil sur leur téléphone portable.

Me concernant, j’ai déjà choisi le spécimen comme photo de profil dans l’espoir de faire partie des premiers actionnaires de la BIS.